Recherche & Action Culturelle
Recherche
Lieu de production et de diffusion de l’art contemporain, le Cneai à l’image de tous les centres d’art entretient un rapport étroit avec la création artistique vivante. Conçu comme un lieu de recherche émetteur de formes inédites, son activité se déploie également au travers de productions dans le domaine théorique. Le Cneai développe cette mission avec singularité et selon son identité.
Le Cneai est partenaire deux laboratoires universitaire de recherche sur l’économie de la culture et la relation art et savoir : ArTeC (Paris 8), LabEx ICCA (Paris 10).
Action Culturelle

Le programme culturel du Cneai est intimement lié au programme artistique. Il est conçu avec les artistes dans le but d’expérimenter ensemble des formes de diffusion culturelle. Les publics y sont considéré·e·s comme des auteur·e·s parmi d’autres. Le programme rayonne in et hors du centre d’art sur plusieurs départements et à l’international. Il s’organise autour de trois grands projets itinérants et collaboratifs, trois propositions artistiques en lien avec les territoires : LE COLLECTIONNEUR, LE MUSÉE SANS BÂTIMENT et ICONOTEXTE.
LE COLLECTIONNEUR = UNE ARTHOTÈQUE DE TERRAIN

Le Collectionneur avec des élèves de l’école Marcel Cachin de Pantin, février 2019 Le Collectionneur à la Maison de Quartier des Courtillières, mai 2019 Atelier Le Collectionneur à la Maison de Quartier des Courtillières, juin 2019 « Les Lycéens Collectionneurs », avec le Lycée Alexandre Denis de Cerny accompagné de l’artiste Antoine Dufeu, Juin 2022 « Les Lycéens Collectionneurs », avec le Lycée Jean-Jacques Rousseau de Sarcelles accompagné de l’artiste Thibault Brunet, Mars 2022 « Les Lycéens Collectionneurs », avec le Lycée Romain Rolland de Goussainville accompagné de l’artiste Valentina Traïanova, Avril 2022
On ne regarde jamais aussi bien une oeuvre d’art que quand on peut la choisir pour l’installer chez soi. C’est le grand avantage d’être collectionneur mais ce n’est pas donné à priori à tout le monde! Or, le programme « Le Collectionneur » permet à tous, de choisir, d’emprunter et d’organiser une exposition chez soi. Et, par là-même, de vivre toutes les étapes, toutes les découvertes et toutes les décisions que s’autorise le collectionneur lui-même.
« Le Collectionneur » est un programme artistique pensé comme l’artothèque du XXIème siècle. Plus que les oeuvres, c’est une exposition qui est prise en charge par les participant·e·s, qui deviennent curateur·rice·s de leur propre exposition. À l’occasion d’un vernissage, ils invitent familles, voisins, amis mais aussi artistes et médiateur·rice·s du Cneai à découvrir les oeuvres exposées.
Le fonds disponible au prêt est constitué de 300 oeuvres multiples créées par 62 artistes. Ces multiples sont des oeuvres d’artistes réputé·e·s ou d’artistes émergent·e·s, produites dans le cadre de résidences au Cneai depuis 1997.
SAISON 2021 – 2022
En 2021-2022, le projet « Le Collectionneur » se déploie dans quatre lycées, offrant aux lycéens la possibilité de créer leur propre exposition eu sein de leur établissement et de les familiariser avec l’art contemporain. Ce programme est encadré par le Cneai et accompagné par six artistes.
Lycée Jean-Jacques Rousseau – Sarcelles
Le lycée Jean-Jacques Rousseau à Sarcelles participe avec trois classes : 1ère STSS3 (24 élèves), 2nd2 (29 élèves) et les 2ndASSP (21 élèves), accompagnées par l’artiste Thibault Brunet.
Le travail de Thibault Brunet joue avec les genres codés de la photographie et questionne notre relation à la virtualité dans une société où le monde tend à être entièrement numérisé. Remarqué pour ses troublants portraits saisis sur Grand Theft Auto et Call of Duty ou ses paysages embrumés de villes fantômes capturés à l’intérieur de jeux vidéo dans sa série Vice City, Thibault Brunet réinvente la figure traditionnelle du photographe tandis que celui-ci n’apparaît que très rarement armé d’un appareil photo.
Lycée Romain Rolland – Goussainville
Le lycée Romain Rolland à Goussainville avec cinq classes : 2nd3 (30 élèves), 1ère1GO2 (21 élèves), 1èreSM1 (11 élèves), 1ère option sport (27 élèves) et 2nd option sport (24 élèves), accompagnées par les artistes Léa Habourdin et Valentina Traïanova.
Attentive à la diversité des formes de vies, la pratique de Léa Harbourdin veut dessiner d’autres manières d’entrer en résonance avec les mondes. Elle observe le rapport que nous entretenons aux autres animaux, aux paysages et convoque les notions de survie, de fracture, de reconstruction pour recomposer une autre vue de ce que nous appelons « le sauvage ». Explorant des champs tels que l’éthologie, la recherche en science appliquée ou encore la botanique, elle déploie un travail en dessin et photographie où la place du livre et de l’objet imprimé est cruciale.
Valentina Traïanova est artiste et performeuse. La voix est souvent sa matière à sculpter. Son travail artistique comprend différents médiums : le dessin, la performance, la sculpture, la vidéo et les installations sonores. Sa production croise les univers du dessin animé et du dessin classique ; leurs formes tantôt abstraites tantôt quasi figuratives sont parfois accompagnées de texte.
Lycée Alexandre Denis – Cerny
Le lycée Alexandre Denis à Cerny participe avec trois classes : 1èreBLOG (20 élèves), 2nd MV (8 élèves) et 1ère BMV (10 élèves), accompagnées par l’artiste Antoine Dufeu.
Antoine Dufeu est écrivain et poète, également chercheur et théoricien. Il co-dirige la revue poétique RIP avec Franck Smith, et performe vocalement aux côtés de Valentina Traïanova dans leur duo Lubovda.
Lycée Descartes – Antony
Le lycée Descartes à Antony participe avec trois classes : 2dn5 (30 élèves), 1ère (14 élèves) et Tr (17 élèves) option histoire de l’art, accompagnées par le duo d’artistes Louise Aleksiejew et Antoine Medes.
Artistes plasticiens, Louise Aleksiejew et Antoine Medes développent depuis 2014 un travail collaboratif en parallèle de leurs productions artistiques individuelles. Inscrit dans une réflexion sur l’histoire des représentations picturales et narratives, où se confondent sans hiérarchie histoire de l’art, bande dessinée et animation, ce travail en duo est guidé par le dessin à quatre mains. Cette pratique gloutonne, qui absorbe, digère et transforme des références partagées comme des emprunts internes, leur permet d’interroger le statut d’auteur.trice et de renouveler ses conditions d’existence, à l’ère de la reproduction numérique des images et de leur libre-circulation sur le Net. Ce travail graphique se déplace parfois en édition, en textile, en céramique ou encore en installation, dans une pensée de la scénographie proche de la mise en page.
Centre Culturel Chaplin et EIAPIC à Mantes-la-jolie
Tout au long du mois de janvier, deux intervenant•es du Cneai on proposé à deux groupes d’enfants de l’association Eiapic de concevoir dans les murs du Chaplin une exposition. Le travail a été réalisé à partir d’oeuvres des collections du Cneai de Yona Friedman, Jef Geys et Gérard Collin-Thiébaut. Avec une dynamique collective et collaborative, les enfants ont conçu un « espace dans l’espace ». Les dessins de leur espace commun imaginaire ont été agrandis pour accueillir les œuvres des collections du Cneai et le public.
LE MUSÉE SANS BÂTIMENT = UN DISPOSITIF COLLABORATIF ET MOBILE
Pantin, Le Musée Sans Bâtiment, Yona Friedman, Cneai 2018 New York, Le Musée Sans Bâtiment, Yona Friedman, Iconostase à Pantin, Cneai 2017 antin, Le Musée Sans Bâtiment, Yona Friedman, Cneai 2018
Le Musée Sans Bâtiment est une proposition collaborative et mobile de Yona Friedman, artiste et architecte précurseur des concepts de mixité, et mobilité et d’improvisation.
Depuis les années 1960, ces architectures modulaires, ou Space Chains, peuvent se développer a l’infini, selon un protocole souple d’improvisation.
« Un musée sans porte, sans mur, sans toit, une « vitrine » pour la culture et l’information. Il est accessible 24h/24 : visible, comme les vitrines, à tout moment de la journée et de la nuit. La technologie appliquée à cette structure permet sa transformation physique périodique. La structure tri-dimensionnelle, construite à partir de cercles métalliques, est une construction à très bas prix, n’imposant aucune dépense importante de maintien. L’assemblage final permet une multiplicité de variations, de compositions, permettant l’improvisation des constructeurs. »
Yona Friedman
ICONOTEXTE = ÉDUCATION À L’IMAGE
ICONOTEXTE est un projet pensé par les artistes et designers Benoît Verjat et Nicolas Couturier, réalisé en collaboration avec des collégiens, lycéens et enseignants des Yvelines.
Iconotexte est un projet d’éducation à l’image. Il est d’un fonctionnement créatif et ludique et offre une autre approche de la lecture par un procédé simple de production et d’assemblage de textes et d’images. Icontexte est un composé d’une plateforme web qui diffuse des propositions pédagogiques pour démarrer un atelier en autonomie, un logiciel téléchargeable qui permet notamment de travailler sur la publication de l’atelier. Il est accompagné d’un tutoriel et de ressources, exemples d’éditions réalisées lors d’ateliers.
Ateliers Iconotexte quartier des Alouettes de Carrières-sur-Seine avec des jeunes de 11 à 14 ans.
Ce procédé mis en place à la suite d’ateliers menés dans les établissements scolaires et les maisons de quartiers, tente de décaler et d’élever l’usage ancré chez les jeunes d’échange de contenu numérique, vers d’autres situations et préoccupations pouvant s’inscrire dans le cadre scolaire. Le principe de ce logiciel permet d’associer visuellement des textes, issus de différentes sources : romans, poèmes, films, chansons et des images prises ou sélectionnées par les adolescents en réaction à ces textes.
Le principe produit un terrain de jeu et de partage commun entre l’artiste ou l’accompagnateur et les jeunes. Sur la base de l’expérience numérique, le projet suscite la curiosité et le goût pour le langage de façon innovante et participative, par l’utilisation d’outils qui leurs sont familiers.
Benoît Verjat, membre du collectif g.u.i, est un graphiste et designer français. Diplômé de l’Ecole supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg, il travaille aujourd’hui dans le champ des nouveaux médias. Depuis plus de cinq ans, il conçoit et réalise de nombreux projets multimédias dans le contexte culturel, notamment avec le cneai=, à titre personnel ou pour le compte de divers ateliers.
Nicolas Couturier, membre du collectif g.u.i, est un designer graphique et enseignant agrégé en arts appliqués. Formé à l’ESAA Duperré et à l’ENS de Cachan, il enseigne dans le DSAA créateur-concepteur à l’école Le Corbusier à Illkirch-Graffenstaden. Il travaille à la création de systèmes graphiques et d’interfaces numériques. Il a notamment fondé avec Mathilde Bardel l’association La Fabrique Solid____, atelier de design solidaire, dont la première expérience a eu lieu dans le cadre d’un partenariat avec l’association Emmaüs.
Iconotexte est réalisé en partenariat avec la Fondation Daniel et Nina Carasso ; CC BY-NC-SA 4.0, &&, CNEAI, 2016, France ; l’A.P.E.S. et le Rectorat de l’Académie de Versailles.